L’Afrique s’approprie la transformation numérique selon ses propres termes, et l’infrastructure publique numérique (IPN) représente une opportunité cruciale pour stimuler la croissance inclusive, l’innovation et la souveraineté sur tout le continent. Plutôt que d’importer des modèles, les pays africains misent sur leurs réalités locales, le talent de leur jeunesse et leurs systèmes numériques existants pour construire des DPI centrées sur les citoyens, interopérables et durables.
L’IPN est un système à trois piliers — identité numérique, paiements numériques et échange de données — conçu pour être modulaire, inclusif et respectueux de la vie privée. L’Afrique, déjà leader en innovation mobile, progresse dans les identités numériques et les systèmes de données. Des systèmes locaux comme GhIPSS (Ghana), UGHub (Ouganda) ou M-PESA (Kenya) fonctionnent déjà et peuvent être intégrés aux IPN sans être remplacés.
La jeunesse est le plus grand atout de l’Afrique. Avec 70 % de la population âgée de moins de 30 ans, l’IPN peut servir de plateforme pour des innovations locales à grande échelle, stimuler l’entrepreneuriat numérique et former des compétences adaptées au futur du continent. Une stack technologique africaine — avec API ouvertes, gouvernance solide et données locales — pourrait générer des solutions parfaitement adaptées aux contextes africains.
Cependant, les défis en matière d’infrastructures (connectivité, énergie, gouvernance) doivent être relevés. L’IPN ne peut réussir sans internet abordable et énergie durable. Des politiques inclusives sont nécessaires, intégrant les IPN aux cadres nationaux et aux stratégies régionales comme la Stratégie Numérique de l’UA.
En fin de compte, le parcours IPN de l’Afrique n’est pas une imitation, mais une transformation. Avec des politiques visionnaires, un investissement dans les capacités locales et une intégration intelligente des systèmes existants, l’Afrique est prête à définir un nouveau modèle mondial de développement numérique — conçu en Afrique, pour les Africains, par les Africains.